Mon témoignage

Pour vous parler de ma 1ère rencontre avec le Seigneur, je dois remonter très tôt. A ma première Communion, à la paroisse Ste Thérèse de Metz,
j’ai été touché par la Présence du Christ à dans l’hostie : Jésus était là ! Et j’ai alors décidé de m’engager aux enfants de chœurs, suite à cet appel du Christ dans mon cœur. J’ai donc grandi dans la foi grâce à ce groupe : on se réunissait très souvent pour des formations liturgiques et sacramentelles, et notamment grâce à un séminariste (aujourd’hui prêtre), qui était en stage sur la paroisse pendant ces week-ends. Je grandissais dans la foi, par la prière en groupe ou personnelle, par la messe dominicale que j’ai servi quasiment tous les dimanches depuis mon entrée dans ce groupe d’enfants de chœur.

En grandissant dans ma paroisse, mais aussi en participant à deux reprises à un pèlerinage international des enfants de chœurs à Rome, je me suis rendu compte de la joie dont Dieu nous comble quand nous Lui donnons notre vie de manière radicale. En effet, depuis ma première communion, je pensais à l’idée de devenir prêtre, consacré au Seigneur. Cette idée a grandi conjointement avec ma foi. Au cours de l’ordination diaconale et sacerdotale de Thierry, la question est devenue de plus en plus persistante. Durant ma retraite de confirmation, pendant la veillée pénitentielle, j’ai alors posé clairement la question au Seigneur, ne sachant pas si ce désir venait de moi ou de Lui : « Veux-tu que je te suive et que je devienne ton prêtre ? » Et la réponse fut claire en mon coeur : j’entendis très nettement le Seigneur m’appeler à sa suite en me consacrant totalement à Lui : son oui devenait mon oui et dans mon cœur éclataient la joie et la paix, la force de le suivre. Ma confirmation fut ainsi décisive pour ma vocation. Je n’ai jamais regretté ce choix un seul instant.

Après mon baccalauréat, je rentrais au Séminaire ou plus exactement en année de propédeutique, pour discerner et approfondir cet appel du Seigneur sur moi. A la fin de cette année, le Seigneur m’a renouvelé dans ma foi et dans le don de moi-même :
la rencontre de l’Esprit Saint, dans son effusion, m’a remis en route sur le chemin de la foi : 
le Christ n’est pas seulement Seigneur Tout-Puissant, comme un juge, mais il est Miséricorde !
Et où vit-on cela ? A la Confession et à la Messe où Jésus se donne entièrement à nous, dans son amour. Il m’a donné de comprendre que je suis aimé personnellement par Lui, et Il veut la première place dans mon cœur ; l’unique place dans mon cœur ! Cette effusion de l’Esprit m’a donné de plonger dans trois grâces plus particulièrement : la louange, l’adoration et l’évangélisation. C’est ainsi que j’ai souhaité cheminer dans la Communauté de l’Emmanuel, tout en restant séminariste diocésain.

Je retiens une chose de ma formation aujourd’hui : l’heure d’adoration que je prends quotidiennement. On ne peut se former à être prêtre qu’au pied du Christ, comme il l’a fait pour ses apôtres. Accepter d’être mis à l’écart et formé à l’écoute de son Cœur miséricordieux,
c’est la plus belle des formations que l’on puisse nous offrir. Ma formation théologique n’en serait rester qu’au cerveau, en purs concepts, si Jésus n’avait pas fait descendre la connaissance de son Mystère jusque dans mon cœur. La Théologie ne sert qu’à une chose : « le connaître pour le mieux l’aimer, et l’aimer pour mieux le connaître » ! (St Augustin).J’ai rencontré bon nombre de jeunes désireux de donner leur vie au Christ. Je ne leur ai toujours dit qu’une seule chose : tu dois accepter de te laisser saisir tout entier par Jésus, corps et âme, et recevoir de Lui, comme une cadeau et un privilège, son propre célibat d’amour. C’est Jésus qui nous juge digne de vivre en nous, son propre célibat, pour être toujours prêt à donner notre vie pour sauver la vie. Et l’on apprend cela de Lui que dans la prière !

Jamais je n’ai été aussi heureux qu’en suivant le Christ ! Il n’est que joie, paix et amour. Mon seul désir est de le suivre totalement. Je n’entrevois rien de mon ministère : que sera ma vie demain ? Quel visage aura l’Eglise à Metz demain ? Où serais-je envoyé en mission ? Peu importe ! Mais je ne demande qu’une chose à Dieu : qu’il me fortifie dans la foi pour annoncer à mes frères les merveilles qu’il a faites pour moi ! C’est là notre seule vocation.

(publié dans Eglise de Metz, numéro de juillet 2006).