« De quel amour parlons-nous ? »
2 mai, 2010   //   Par :   //   billets   //   Les commentaires sont fermés.   //   4201 Vues

Le commandement de Jésus « aimez-vous les uns les autres » que nous réentendons en ce jour doit nous pousser plus loin dans notre désir de nous donner à nos frères. Nous pouvons le rapprocher d’une autre parole du Christ, pour bien comprendre la volonté divine : « si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs en font autant. (…) Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien attendre en retour. » (Lc 6, 32-33.35).

Entrer dans le commandement de l’amour, c’est imiter la Croix de Jésus. Jésus a-t-il réagi lors de son procès truqué ? « Comme l’agneau que l’on mène à l’abattoir, il n’ouvre pas la bouche », dit Isaïe. La Croix du Christ, à laquelle il nous faut sans cesse revenir, est le lieu de toutes nos grâces où nous puisons la force d’aimer nos frères et nos ennemis. Mais quels sont-ils ces ennemis ? En avons-nous encore ?

La société dans laquelle nous vivons marque nos esprits et nos cœurs d’une violence que nous ne soupçonnons même pas. Cette société n’a jamais été aussi xénophobe. « Aimer », selon le commandement de Jésus, ce n’est pas entrer dans une tolérance (concept moderne vide de sens selon moi !) vis-à-vis des autres, mais c’est compatir à leur vie. Compatir, c’est « souffrir avec ». Jésus, dans son humanité, a décidé de compatir à nos péchés, de les porter. Nous devons rejoindre nos frères et nos sœurs, nos ennemis aussi, dans chacune de leur souffrance, dans chaque moment de leur vie.

Aimer à la manière du Christ, c’est s’oublier soi-même pour se donner totalement aux autres. On pourra toujours prétexter qu’il nous faire attention à nos équilibres de vie, à un confort personnel pourtant bien légitime, etc. Mais Jésus, excellence de l’amour, nous le rappelle : on n’aime pas si on ne s’oublie pas soi-même, inconditionnellement et totalement.

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