« Je ne veux pas vous prendre au piège … » (1 Co 7, 35) … ou « es-tu venu pour nous perdre ? » (Mc 1, 23)
Ce dimanche, la 2nde lecture et l’évangile se répondent par ces deux paroles !
Depuis que l’homme est homme, il se cache. Il a peur ; il craint ce Dieu qui l’a chassé de l’Eden. Ce même Dieu dont le déluge a lavé la terre dans une colère dont il s’est, même Lui, repenti ! Ce même Dieu qui lui a rappelé fermement sa loi au Sinaï. C’est ce même Dieu qui régulièrement dans l’Ancien Testament rappelle en même temps sa loi et sa miséricorde.
La question des démons, comme cette précision de Paul aux Corinthiens, mérite notre attention, car nous aurions pu la poser nous-mêmes ! Si St Paul prend le soin de préciser à sa communauté qu’il ne veut pas les « prendre au piège », c’est qu’au fond de leur cœur, comme au fond du nôtre, ils ont la tentation de voir Dieu comme celui qui vient les contraindre. Briser leur élan et leur liberté, les obliger à suivre sa loi. Bref, nous-mêmes pouvons encore avoir la tentation de croire que Dieu ne veut pas d’abord notre bonheur, mais nous asservir.
Combien d’entre nous ne voit en l’autorité qu’une puissance négative ? C’est bien la tentation ultime de l’homme : s’affranchir de cette autorité et vouloir faire de sa vie ce qu’il veut. Ce fut la tentation du Malin … et c’est en ce sens que la question du démon peut être aussi la nôtre, parfois.
Si Jésus donne un enseignement nouveau, c’est bien parce que celui-ci est rempli d’autorité certes, mais aussi de douceur et de charité. Accueillir cet esprit de fils, et non cet esprit de crainte, demande une vraie conversion de notre part pour croire que Dieu ne veut pas nous perdre, mais nous sauver. Mais qu’elle est douce cette conversion à la lumière de la véritable figure paternelle de Dieu : un Dieu « tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » (cf. Ps 103, 7) !