Jésus vient à des noces …
Quelques jours après l’Épiphanie et le baptême du Seigneur, nous méditons ce dimanche l’évangile de Jean avec les noces de Cana. La liturgie avant le concile Vatican II nous faisait déjà méditer, durant le temps de Noël, ces différentes épiphanies, c’est-à-dire les manifestations du Seigneur. Recevoir ce texte au début du Temps ordinaire (couleur verte des ornements) est un reste de cette liturgie « épiphanique ».
Il n’est pas étonnant de voir que, dans l’Evangile de Jean, l’une des premières manifestations de Jésus est à un mariage. Le premier péché, celui d’Adam et Ève, intervient au cœur de la famille. Après le sommet de la création qu’est celle de l’homme et de la femme appelés à manifester la présence de Dieu par leur union (« faisons l’homme à notre image » dit le livre de la Genèse), le premier péché est venu blesser l’humanité entière au cœur de la famille. Et c’est donc bien au cœur de la famille que Jésus a voulu se révéler. Au cœur de la sienne, déjà, « la Sainte Famille » qui révèle si bien le mystère de Dieu, Père, source de toute fécondité et de toute vie ; mais aussi au cœur de la famille elle-même, symboliquement représentée par ce couple d’inconnus dont on fait mémoire aujourd’hui : Jésus est venu sauver ce mariage !
La famille est-elle encore à sauver ? La présence du Seigneur est-elle encore appelée au cœur de nos familles parfois tant déchirées et si mal menées. N’avons-nous pas à redécouvrir cette présence discrète et cachée de Dieu au cœur de nos manques familiaux (le manque de vin symbolise le manque ‘amour) ? N’avons-nous pas à passer d’une foi trop personnelle, individualiste même à une foi familiale, c’est-à-dire vécue en « petite cellule ecclésiale » qu’est la famille ? Le Seigneur a quelque chose à sauver en chacune de nos familles : encore faut-il le reconnaître et savoir appeler au secours. C’est vrai dans les débats sociaux du moment. C’est vrai dans nos familles. Nous pouvons avoir le sentiment d’être en manque, de nous essouffler. Mais le véritable renouvellement, le vrai salut du couple et de la famille ne viendra que de Dieu, c’est-à-dire en nous laissant convertir par lui.
Et mon homélie de ce dimanche 20 janvier, à écouter directement ici :
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ou à télécharger : C-BURGUN_homélie-2edimC(20janvier2013)
P. Cédric BURGUN
Image :
Les noces de Cana, d’Arcabas : Marie s’adresse aux servants « Faites tout ce qu’il vous dira ».
RICHON Catherine
22 janvier 2013 -
Merci pour ce beau commentaire au sujet des noces de Cana !
Nathalie
28 janvier 2013 -
Il me semble que la tragédie touchant le mariage civil peut mystérieusement porter un fruit de grâce aux croyants, leur donner un extraordinaire désir de se démarquer de cette imposture en vivant leur vocation à la sainteté, à travers leur mariage.
Concentrons-nous sur la beauté du mariage chrétien, émerveillons-nous de ce sacrement inaccessible à ceux qui cherchent tant à dénaturer l’union de l’homme et de la femme.
Il y a d’abord la grâce des fiançailles, et l’accompagnement des fiancés en Église vers le mariage.
Puis, la cérémonie religieuse si belle et solennelle, objet de convoitise d’une pancarte pro-manifestante (« Moi aussi, je veux une belle robe à l’église »).
Il y a l’union conjugale ordonnée à l’amour et au respect de l’autre et de soi. Dans cette communion, l’union des époux exprime quelque chose du mystère de Dieu. Elle est image de la communion des Personnes divines.
Il y a le respect et l’écoute du corps de la femme, la régulation naturelle des naissances, les formations de plus en plus nombreuses proposées à cet effet.
Il y a la grâce du pardon et de la prière.
Il y a la force de l’Eucharistie, Dieu vivant offert aux époux, source du don de soi.
Il y a la paisible confiance en l’autre, dans la promesse de fidélité, l’engagement pour toujours.
Il y a la joie, la paix, l’amour, signes et dons de l’Esprit Saint.
Il y a le rayonnement, la lumière, la vie jaillissante du Christ uni aux époux.
Vivons la beauté de notre engagement religieux, vivons-le jusqu’au bout, l’éblouissement de la beauté de ce sacrement créera fatalement dans le cœur de ces malheureux un « Moi aussi, je voudrais être comme eux ! », leitmotiv de toutes les pancartes du 27 !